Intagrist El Ansari a répondu à l’appel du désert

30 juillet 2014

Intagrist El Ansari a répondu à l’appel du désert

photo: Intagrist El Ansari
photo: Intagrist El Ansari

Marcher, marcher…, « marcher rejoindre le désert saharien ». Marcher encore pour « parcourir et vivre le chemin » qui mène à sa destination. De Paris à l’Espagne, via le Maroc et Tamanrasset, le romancier Intagrist El Ansari a largué les amarres de sa vie parisienne, sédentaire, pour observer cette « loi du désert » si chère aux Touaregs : le nomadisme. Par voie terrestre, il a relié Paris à Tombouctou en un fascinant périple qu’il relate dans son premier livre Echo saharien : l’inconsolable nostalgie (1), préfacé par l’écrivain mauritanien Mbarek Ould Beyrouk.

Le sujet du livre, on l’aura compris, est donc le Sahara, cette immensité désertique, que l’auteur ne commence à célébrer qu’à partir de Ménaka, cette ville touarègue localisée à  1500 kilomètres au nord-est de Bamako.

« … mon expédition ne prendra sens qu’en m’enfonçant dans l’immensité désertique… », écrit-il.

Aussi se glisse-t-il dans le désert pour retrouver la « liberté perdue en tombant dans la sédentarisation ». Il y rencontre en chemin, comme à Tamanrasset dans le désert algérien, des personnes qui ont leur propre histoire, y passe soirée mémorable dans un village. Extrait :

« Ce soir-là j’ai appréhendé ce qu’un ami m’avait dit en cours de route, en venant à Tam : « La grâce, je n’ai compris ce que c’est qu’en venant à Tamanrasset. ‘’ Ce soir, à mon tour, j’avais pénétré ce que j’avais toujours ressenti comme un manque, mais que je ne parvenais pas à nommer !
Touché par la grâce qui régnait et qui émanait du public, je me suis approché du marié, lui demandant de me raconter son histoire…’’ Je suis venu à Tam pour la première fois l’an dernier’’, m’a-t-il dit, avant de poursuivre : « J’y suis resté deux mois, j’ai rencontré ma femme. J’ai eu beaucoup de mal à repartir d’ici… Et en repartant chez moi, à Kidal, je ne suis pas parvenu à tenir en place, là-bas… Je suis alors revenu me marier avec elle, et nous repartirons d’ici, ensemble, dans quelques jours… »

Mais ce voyage, effectué entre 2009 et 2011, outre le fait qu’il célèbre le désert, répondait aussi chez l’auteur à un besoin d’aller à la recherche de ses racines. En effet, Intagrist retourne sur la terre de ses ancêtres, les premiers membres de la tribu des Kel Ansar établis à Tombouctou depuis le 16 e siècle.

Intagrist El Ansari est journaliste malien. Il est réalisateur et reporter.

(1) Echo saharien : l’inconsolable nostalgie, Intagrist El Ansari, préface de Beyrouk, Editions Langlois Cécile, Montgeron, Essonne, Prix 17 euros

 https://www.editionslangloiscecile.fr

Bokar Sangaré

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Commentaires

Serge
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Très bien écrit, voilà qui donne envie de lire

bouba68
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Merci Serge!

Debellahi
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Merci Bouba. Je crois qu'on avait évoqué ce périple, que tu m'avais vivement conseillé de découvrir. Avant de le découvrir, j'ai déjà avec cet écrit, un avant-goût succulent. Beyrouck, le "préfaceur" est un ami, et un grand écrivain. il est l'auteur de "Le griot de l'Emir". Je te promets, une fois à Nouakchott, les tous prochains jours, de t'en faire une brève présentation. Tu ne peux pas t'attendre de ma part, à une qualité telle tu en as la maîtrise. Si Serge dit que c'est bien écrit, c'est que ça l'est très bien.

Emile Bela
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J'adore la littérature et là tu me donnes la folle envie de lire cette oeuvre, si seulement un jour je parvenais à l'avoir.
Beaucoup d'amitiés et surtout courage . Tu écris bien, Bouba!

Amitiés